Haïti : L’État face à l’échec total de sa mission de protection

Alors que décembre commence, les habitants de la zone métropolitaine de Port-au-Prince vivent dans une peur qui s’intensifie chaque jour. Pétion-Ville et Delmas, jadis perçus comme des bastions de relative sécurité, se transforment en champs de bataille où résonnent les tirs nourris des armes automatiques.

Cette nouvelle vague de violence, orchestrée par les criminels de “Viv Ansanm”, met une fois de plus en lumière l’effondrement de l’État face à sa mission première : protéger ses citoyens.

Malgré les efforts sporadiques de la police, qui tente tant bien que mal de résister, la réalité est implacable. Les malfrats ne se contentent plus de semer la terreur : ils imposent leur loi, défient ouvertement les autorités et poussent les populations à se réfugier dans un silence forcé.

Pendant ce temps, le gouvernement observe, apparemment dépassé, multipliant des discours sans action concrète.Comment expliquer qu’un pays en proie à de telles attaques soit laissé sans plan stratégique de sécurité nationale ?

Les forces de l’ordre, sous-équipées et mal rémunérées, semblent livrées à elles-mêmes, tandis que les autorités continuent de jouer la carte de l’inaction. Si ces événements marquent un nouveau palier de violence, ils ne font que souligner une vérité déjà bien connue : l’État haïtien a déserté le champ de la gouvernance sécuritaire.

À Pétion-Ville, les rues qui servaient autrefois de centres névralgiques économiques sont désormais des zones rouges. À Delmas, les familles vivent cloîtrées chez elles, paralysées par la peur. Ce n’est pas une vie : c’est une survie au jour le jour.

Les bandits ne sont plus de simples criminels. Ils sont devenus, de facto, les maîtres de territoires entiers, face à un État spectateur.Il est temps de demander des comptes. Combien de vies supplémentaires faudra-t-il sacrifier avant que des mesures drastiques ne soient prises ? Combien de foyers détruits avant que les autorités ne cessent de faire de la sécurité une promesse creuse ? Haïti mérite mieux qu’un gouvernement impuissant.

Les citoyens méritent de vivre sans craindre pour leur vie chaque jour.Si rien ne change, cette spirale infernale continuera d’écraser le peuple sous le poids de la violence et de l’indifférence gouvernementale.

L’histoire retiendra que, pendant que le pays sombrait, ses dirigeants regardaient ailleurs.