
La justice haïtienne a ordonné le gel immédiat des comptes bancaires des personnalités haïtiennes figurant sur la liste de sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies. L’annonce a été faite ce mardi par le Commissaire du Gouvernement près le tribunal de Première instance de Port-au-Prince, Me Frantz Monclair, lors d’un point de presse. Cette décision marque une étape majeure dans l’engagement du système judiciaire à coopérer avec la communauté internationale dans la lutte contre les réseaux criminels qui alimentent la violence et l’instabilité en Haïti. Les institutions financières du pays ont été instruites de bloquer tous les avoirs liés aux individus concernés, conformément aux obligations internationales de l’État haïtien.
Parmi les personnalités visées figurent des chefs de gangs notoires ainsi que d’anciens responsables politiques accusés de collusion avec les groupes armés. Il s’agit notamment de Jimmy Chérizier, alias « Barbecue » ; Johnson André, dit « Izo » ; Renel Destina, alias « Ti Lapli » ; Wilson Joseph, surnommé « Lanmò San Jou » ; Vitelhomme Innocent ; Prophane Victor, ancien député accusé de trafic d’armes ; et Luckson Elan, leader du gang Gran Grif. Ces individus sont accusés de graves violations des droits humains, de soutien financier aux gangs, de trafic illicite d’armes et d’implication dans des activités criminelles transnationales.
Tous sont visés par le régime de sanctions établi par la résolution 2653 des Nations Unies, qui prévoit le gel des avoirs, l’interdiction de voyager et un embargo sur les armes.
Cette mesure judiciaire, saluée par plusieurs organisations de la société civile, intervient dans un contexte de pression internationale croissante pour que les autorités haïtiennes prennent des actions concrètes contre les auteurs de violence armée et de corruption. Toutefois, certains observateurs rappellent que le véritable défi reste l’arrestation et la poursuite effective de ces figures criminelles, dont plusieurs continuent d’opérer en toute impunité. Pour Me Monclair, ce gel de comptes n’est qu’une première étape : « L’État doit reprendre le contrôle. La justice est en mouvement, et personne n’est au-dessus des lois. »
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