
Ce n’est plus de la mauvaise gestion. C’est du sabotage organisé. Le dernier rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC dresse un portrait glaçant de Carl FRANÇOIS, ancien directeur général de l’OFATMA, dont le passage à la tête de l’institution s’apparente à un vaste détournement de fonds publics savamment orchestré.
Au cœur de ce scandale : 107,6 millions de gourdes versés à deux entreprises amies — VALCUISINE et OLEY Event & Food Services — sans respect des obligations fiscales. Aucun prélèvement au profit de la Direction Générale des Impôts (DGI). Résultat : plus de deux millions de gourdes de pertes fiscales pour l’État. Un manque à gagner qui, dans un pays étranglé par la misère, frise l’indécence.
Mais ce n’est que la surface. Le rapport révèle des manipulations grossières des marchés publics, des intérêts personnels camouflés sous des contrats officiels, et une chaîne de complicités qui remonte jusqu’aux plus proches collaborateurs de Carl FRANÇOIS. Valmine Jean JACQUES et Valérie Nadia VICTOR sont notamment cités pour faux, usage de faux et détournement d’intérêt public.
Carl FRANÇOIS ne dirigeait pas un service de l’État. Il gérait un comptoir de privilèges.
L’ULCC recommande :
- L’ouverture de poursuites pénales immédiates pour abus de fonction et corruption ;
- Le gel conservatoire des comptes bancaires des entreprises concernées ;
- La rupture immédiate des contrats frauduleux ;
- Un audit complet par la CSC/CA pour évaluer l’étendue du préjudice causé par l’ancien directeur.
Face à cette avalanche de révélations, une question s’impose : combien de Carl FRANÇOIS restent encore tapis dans les institutions publiques, protégés par l’impunité et le silence complice de l’appareil d’État ?
Tant que des gestionnaires comme lui continueront de piller les caisses sans être inquiétés, la corruption en Haïti ne sera pas une exception. Elle sera la norme.
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