
Dans l’effervescence bruyante des marchés de rue, un commerce parallèle se développe à bas bruit, alimenté par l’insécurité et les pillages. Des objets volés, souvent issus de cambriolages ou de convois détournés par des gangs armés, se retrouvent sur les étals, vendus à des prix dérisoires.
Trois sources proches du phénomène confirment que ces biens circulent librement, en plein jour, sans réelle tentative de dissimulation.À Croix-des-Bouquets, un témoin raconte avoir vu un vendeur proposer une télévision intelligente de 42 pouces pour seulement 2500 gourdes, soit environ 17 dollars américains.
« Faute d’acheteur, il l’a finalement cédée pour 1000 gourdes », confie l’observateur, encore surpris. « En réalité, cette télévision vaut probablement 40 fois ce prix. »Ce genre de transaction n’est pas isolé.
Dans plusieurs zones contrôlées ou influencées par des groupes armés, les biens volés deviennent une monnaie d’échange ou un moyen de générer des revenus rapides. Les prix cassés attirent une clientèle variée, parfois sans conscience de la provenance des articles, parfois avec un silence complice.
« Ce n’est pas seulement du vol, c’est une économie parallèle qui s’installe », alerte une source locale. « Ces objets circulent dans un système où tout le monde ferme les yeux : les marchands, les clients, et parfois même les autorités. »
Le phénomène soulève des questions profondes sur la désintégration des repères légaux et économiques dans certaines zones. Alors que les gangs imposent leur loi, c’est tout un marché noir qui prospère, sur fond de pauvreté, de peur et d’impunité.
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