
Le Président du Conseil Présidentiel de Transition, Laurent Saint-Cyr, a annoncé que le Fonds de Développement du Qatar s’apprête à offrir 44 millions de dollars à Haïti. Officiellement, cet argent servirait à construire des logements pour les policiers et les déplacés, renforcer le secteur de la santé et soutenir de jeunes entrepreneurs.
Mais pour beaucoup, cette annonce ressemble davantage à une mise en scène politique qu’à une solution réelle aux crises qui ravagent le pays.
Depuis des mois, le gouvernement multiplie les déclarations spectaculaires pendant que l’insécurité s’aggrave, les familles fuient leurs maisons, et les policiers travaillent sans moyens. Parler de logements « à venir » pour les forces de l’ordre, alors que celles-ci tombent chaque semaine sous les balles, relève presque de la provocation. Aucun plan détaillé, aucune date, aucun mécanisme transparent de gestion n’a été présenté. On demande à la population de croire sur parole un pouvoir déjà discrédité.
Quant au prétendu appui aux jeunes entrepreneurs, il sonne comme un slogan vide dans un pays où l’État est incapable d’assurer l’électricité, la sécurité ou même l’accès aux routes. Sans environnement stable, l’investissement ne se crée pas par communiqué de presse. Une fois de plus, le gouvernement joue la carte de la communication pour masquer sa paralysie totale. Pendant qu’il célèbre des promesses venues de l’étranger, les Haïtiens continuent de vivre sous la terreur, l’abandon et la précarité.
Si ces 44 millions existent réellement, la priorité n’est pas d’en faire un argument politique : il faut transparence immédiate, contrôle indépendant et résultats visibles. Sans cela, ce financement rejoindra la longue liste des promesses brandies pour calmer l’opinion, pendant que le pays s’enfonce un peu plus dans la crise.
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